Les bagues d’époque fin 19e siècle

Cartier, Boucheron, Tiffany, Van Cleef, Lalique, Fouquet… Voici quelques noms prestigieux qui marquent la fin du XIXe siècle, aussi appelée période « Belle époque ». Après les ravages de la guerre de 1870, le temps du renouveau est venu. Paris donne la tendance, grâce aux joailliers installés Place Vendôme (où Boucheron installe la première joaillerie en 1893) et rue de la Paix. L’empire colonial français est alors à son apogée, ce qui facilite le commerce des matières rares et précieuses : diamants, rubis, saphirs, émeraudes, platine, or, argent… La bague « belle époque », ou bague fin XIXe, témoigne de cette vitalité. Elle est souvent en or jaune mat ou satiné, sertie de pierres précieuses, et parfois rehaussée de motifs de type ruban, nœud, croisillon… La bague fin XIXe mêle habilement la beauté classique (avec des matériaux de qualité et une fabrication artisanale de haut vol) et la fantaisie dans l’inspiration des formes et couleurs.

 

bague opale diamants 19e

Les styles de la bague « belle époque »

Bague toi et moi, bague marguerite, bague camée, bague émail et or… la bague « belle époque » ne se laisse pas définir facilement. En effet, la période s’étend sur près de 40 ans ! Si l’or jaune domine largement, il n’a pas la préférence exclusive des joailliers. En effet, ceux-ci n’hésitent pas à marier par exemple l’or jaune et l’argent, ou mieux encore, au platine qui fait peu à peu son apparition dans la fabrication de bijoux. Néanmoins, il faudra encore quelques années avant que le platine ne triomphe, ce qui se produira lors de la période art déco. Les techniques du travail du verre atteignent le rang « d’œuvres d’art » avec les créations d’Emile Gallé dans le domaine des arts décoratifs. De son côté, René Lalique fait la jonction entre le monde de la joaillerie « traditionnelle » et celui du verre et de l’émail. Ces matériaux viennent orner les bijoux signés Lalique, au même titre que l’or, les diamants, les pierres précieuses et pierres fines, dans des réalisations d’une beauté somptueuse.

Les inspirations de la bague fin 19e

Le diamant reste la pierre de prédilection pour la fabrication des bagues de prestige. Il faut dire que l’approvisionnement en diamants de grande qualité est facilitée par l’exploitation des mines situées en Afrique du Sud, à partir de la fin des années 1860. Mais encore une fois, acteurs de leur époque, les créateurs de bijoux s’inspirent des tendances en vogue. Le règne animal et végétal est célébré ce qui se traduit par l’adoption de lignes courbes et de volutes, à l’image des tiges et lianes qui peuplent les jardins. Les formes se font souples et libres. Les animaux, notamment les insectes (papillons, libellules…) sont également des sujets d’inspiration. Les joailliers n’hésitent d’ailleurs pas à mêler des corps d’animaux à des bustes ou des têtes de femmes. Dans la même veine, il existe des bagues « érotiques » à destination des dandys, avec le corps féminin célébré, dénudé et stylisé. Mais les femmes ont aussi dans leur arsenal une bague bien particulière : la bague poison. Il s’agit d’une bague qui renferme une cachette (souvent dans un dôme qui se dévisse) dans laquelle il est possible de cacher une petite dose de poisons (arsenic, ciguë…). Un type de bague qui existait déjà sous l’Antiquité (utilisée par les praticiens qui souhaitaient mettre fin à leurs jours) mais qui semble connaître un regain d’intérêt à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. L’histoire dit que la fameuse espionne Mata Hari cachait un puissant aphrodisiaque dans sa bague poison, ce qui lui permettait de soutirer aisément les informations les plus confidentielles à ses victimes !

 

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Bracelet turquoises naturelles

Bague belle époque, inspirations et techniques

Les techniques de travail de l’émail et du verre, comme nous l’avons vu avec René Lalique, atteignent une maîtrise extraordinaire dans la finesse de la réalisation et les nuances de teintes obtenues. Surtout, les créateurs sont nourris par les courants artistiques dominants, tels le japonisme ou le symbolisme. Les joailliers les plus créatifs choisissent de privilégier le dessin du bijou et donc l’utilisation de matériaux mettant en valeur l’architecture du bijou plutôt qu’accumuler les pierres précieuses. Ainsi, René Lalique joue avant tout sur la puissance des harmonies de couleurs, en mêlant les matériaux : or, pierres précieuses, nacre, corne, verre, émail. De même, les joailliers sont influencés par les techniques de construction modernes, comme les structures métalliques des grandes gares parisiennes ou de la Tour Eiffel (1889). Le travail en filigrane du métal (or, platine, argent) favorise la diffusion de la lumière et renforce l’éclat des pierres, tout en donnant de la légèreté à la structure de la bague. Par bien des aspects, la bague belle époque préfigure donc la bague art déco qui rayonnera dans les années 1920.

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